Un développement immobilier sur un terrain fraîchement aplani s’affiche par la seule lettre B ; un garde-corps émerge d’une étendue d’eau réfléchissant le ciel tout en laissant entrevoir une terrasse inondée ; des gouttes d’eau en suspension nous révèlent qu’il y a une fenêtre et, au-delà de celle-ci, le mur flou d’un bâtiment qui découpe le ciel et l’image elle-même... Nettes, floues, subtiles, éphémères, illusoires ou hors-champ, les «délimitations humaines» au sein du décor terrestre prennent plusieurs formes dans cette série photographique en noir et blanc intitulée Frontière. Carl Hurens enregistre l’étrangeté de nos «marquages» dans le paysage tant par le cadrage qu’il opère en photographe expérimenté que par «l’émotion du lieu».
Le travail de Carl Hurens a fait l’objet de nombreuses expositions individuelles et collectives au cours des 20 dernières années. Originaire de Québec et vivant à Rimouski, l’artiste a enseigné la photographie au Cégep de Matane de 1992 à 2003.