Avec ADOLAND, Caroline Hayeur franchit la porte de cet antre singulier qu'est la chambre de l'adolescent. En confiance devant sa caméra, des jeunes laissent la photographe cadrer ce territoire privé, espace d'affirmation et d'émancipation. Réalisée entre 2011 et 2014 et organisée par blocs d'âges (11 ans, 14 ans, 15 ans, etc.), la série est commentée à chacune de ses 30 stations par le maître ou la maîtresse des lieux qui en expliquent la topographie. Cette gradation en âge mène à la chambre de l'«adulescent», ce jeune adulte qui prolonge son séjour dans le nid familial. Enfin, la chambre d'ado, préservée telle quelle par les parents et commentée par l'ex-occupant, termine ce parcours qui touche divers groupes sociaux du Québec d'aujourd'hui. L'artiste inclut cinq vidéos captées lors des prises de vue ainsi qu'un grand babillard regroupant sur le même thème près de 300 photos, fruits de ses rencontres avec les ados, de ses archives personnelles et d'une sollicitation via les réseaux sociaux.
ADOLAND en Matanie
Lors de son passage à la fin février, Caroline Hayeur en profite pour réaliser un volet matanais à Adoland en photographiant des ados et ex-ados de la place dans leur chambre-territoire Des tirages grands formats des photos s’ajoutent au corpus et sont présentés le vendredi 6 mars, en présence des participants-es.
Depuis le début des années 90, Caroline Hayeur mène une carrière en photographie. Elle est tour à tour photojournaliste plasticienne, médiatrice culturelle et enseignante. Son travail a fait l'objet de nombreuses présentations au Québec et à l'étranger au fil des ans. Il s'agit d'ailleurs de sa deuxième exposition à Espace F. En 1999, elle y présentait RITUEL FESTIF – Portraits de la scène rave à Montréal. Elle vit à Montréal.