JOHANNE FOURNIER, ISABELLE HAYEUR, YOANIS MENGE, SONIA ROBERTSON
Avec QUÉBEC DÉCAPÉ, nous réalisons un cadrage photographique du Québec d’aujourd’hui en illustrant sous différents angles ce qui différencie le contexte actuel de celui d’il y a vingt-trente ans. Nous voulons que les images créées proposent une vision sans fard de ce Québec du XXIe siècle et qu’elles étonnent par la singularité des points de vue. En lançant sur le terrain quatre vagues successives d'artistes, nous comptons rassembler un corpus significatif d'ici 2015.
Du 17 juin au 31 juillet 2011, nous présentions une première exposition décapante avec les oeuvres de Patrick Altman, Robert Baronet et Jean-François Caissy. Nous sommes heureux de présenter les résultantes de ce deuxième groupe d'artistes.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Johanne Fournier (Matane)
Boîtes de mon père, #1 à 22,
Cette installation photographique est une de sorte de ligne de vie recomposée à partir des souvenirs de son père récemment décédé. Un inventaire symbolique à saveur anthropologique qui se rattache principalement aux années cinquante et soixante et qui met en relief les mutations profondes qu'a connu le Québec depuis la Révolution tranquille.
Née à Matane, Johanne Fournier fait d’abord des études à l’École nationale de théâtre du Canada puis elle passe derrière la caméra. Après Montagnaises de parole (1992) et Ceux qui restent (1995) avec le peuple innu sur la Côte-Nord, la cinéaste revient vivre dans sa ville d'origine en l997. Nait alors Larguer les amarres (1999), coréalisé avec sa fille Catherine Vidal. Par la suite, elle tourne Poissons (collage) en 2004, Cabines en 2007 et Le temps que prennent les bateaux en 2011. Outre leur présentation dans plusieurs festivals de cinéma et à la télévision, ses films ont voyagé en France, en Italie et au Japon. Elle reçoit le Prix à la création artistique du Conseil des arts et des lettres du Québec en 2007.
page vimeo de l'artiste
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Isabelle Hayeur (Montréal)
Une vie sans histoire
Le quartier Dix30 de Brossard et les développements immobiliers qui s'y rattachent. Cette banlieue spontanée au sud de Montréal est typique de l'uniformisation à outrance qui caractérise l'expansion des villes. L'artiste constate la dilapidation du patrimoine bâti et agricole avec ce projet photographique qu'elle mène depuis plusieurs années.
Largement reconnu, le travail d’Isabelle Hayeur explore la face cachée de nos sociétés que dévoilent leurs façons d’occuper territoires et environnements. Ses photographies grand format et ses mono bandes sont autant de regards critiques sur les ravages urbanistiques et environnementaux.
site de l'artiste
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Yoanis Menge
Une époque ré-utile
Un reportage photographique sur les artisans de la récupération aux Îles-de-la-Madeleine. Pour la présentation de ce projet durant PHOS, Yoanis Menge installe de très grandes photos dans les fenêtres du Complexe culturel Joseph-Rouleau où loge Espace F. L’immeuble, transformé en boîte lumineuse, est ainsi visible jusqu’au 10 novembre 2013.
Formé en photographie au Cégep de Matane, Yoanis Menge poursuit son apprentissage en assistant les photographes Josef Koudelka et Bruno Barbey de l'agence Magnum photo à Paris. La pratique artistique de Yoanis Menge est ancrée dans une approche documentaire. Ses séries d'images abordent différents aspects du paysage géographique et social des lieux qu'il visite ou qu'il habite. Elles traitent de problématiques locales qui touchent des communautés spécifiques.
site de l'artiste
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Sonia Robertson (Mashteuiatsh)
Que reste-il ?
L'artiste innue Sonia Robertson propose une oeuvre in situ comprenant plusieurs médiums (projections vidéo, impression au jet d'encre, diffusion audio) et dont les thèmes vont du passage du temps à l'exploitation de la forêt en passant par la perception locale de la présence autochtone en région matanaise. Ce qui constitue une image photographique fixe ou en mouvement est ici repris à ses origines dans une belle démonstration du principe de camera obscura.
De Mashteuiatsh, Sonia Robertson est bachelière en art interdisciplinaire de Chicoutimi et détient une maîtrise en art thérapie à l’UQAT. Artiste multidisciplinaire, elle a participé à de nombreux évènements au Canada, en France, en Haïti, au Japon et au Mexique. Elle a cofondé à Chicoutimi, les Ateliers d’artistes TouT-TouT, et à Mashteuiatsh ; la Fondation Diane Robertson/Kamishkak’Arts, centre d’art actuel et traditionnel ; l’Association du parc sacré/Kanatukuliuetsh Uapikun, pour la sauvegarde des connaissances médicinales et traditionnelles ; le premier Festival innu de contes et légendes Atalukan et elle fut l’instigatrice et porte-parole du mouvement Idle No More au Lac-Saint-Jean.