Fais le bien et jette-le à l’eau, cela te reviendra un jour dans le désert - Proverbe persan.
Dans cette série de triptyques, «pierre», «eau» et «écriture» sont les éléments d’une recherche picturale sur le thème de la mémoire. Inspirée par le conte persan de la «pierre de patience», cette pierre magique qui a le pouvoir de conserver la parole livrée, Mana Rouholamini étend cette vertu poétique à l’eau qui devient également «de patience». L’écriture, qui a en soi cette propriété mémorielle, sert de liant à cette idée. Au centre de chaque triptyque, textes, mots et signes sont dessinés tels des fossiles ou des organites au sein d’un monde biomorphique qui a sa continuité formelle dans les photographies des panneaux adjacents. L’artiste laisse présumer que si la caméra avait été en mesure de les révéler, nous pourrions voir à l’oeuvre ces messages codés dans les strates et plis de l’eau et de la pierre.
D’origine iranienne et résidant au Canada depuis une vingtaine d’années, Mana Rouholamini a étudié les arts visuels à Téhéran, sa ville natale, et à Toronto. Son travail, qui touche également les domaines du livre d’artistes, de l’illustration et de l’affiche, a fait l’objet de présentations dans le cadre d’expositions et d’événements au Canada comme à l’étranger. Elle vit à Ottawa.