M. Jacob-Allard, C. Baron, D. Guimond, F. Lalumière, A.-A. Savoie
Dans le cadre de son exposition annuelle consacrée aux artistes émergents, Espace F présente cinq jeunes créateurs chez qui la question de la représentation est au cœur des recherches.
Dans une vidéo à l’esthétique qu’elle qualifie de frustre et cinglante, Myriam Jacob-Allard personnifie la chanteuse country Marie King dans son interprétation lancinante de Maman ne t’en fait pas, dialogue entre la mère en tournée et sa fille délaissée. Face à cette oeuvre humoristique au ton décapant, le spectateur est appelé à se questionner sur la représentation des femmes et sur le rôle de la mère au Québec. Diplômée de Concordia, l’artiste vit et travaille à Montréal.
Christian Baron allie la projection vidéo et le trait dessiné en temps réel en jouant avec ce double photographié et décalqué de lui-même dans une mise en abîme qui multiplie l’illusion. Et son double rend visible le rapport complexe que l’on entretient avec sa propre image et l’évocation de celle-ci. Étudiant en maîtrise en arts visuels, l’artiste vit et travaille à Québec.
David Guimond explore l’autoportrait dans une « stratégie du travestissement identitaire de l’artiste». Par la mise en scène dans des cadres domestiques recherchés et l’utilisation du masque, il questionne l’essence de la fabrication de l’autoportrait photographique afin de saisir les éléments identitaires qui s’organisent dans un lieu. Diplômé de l’UQAM, David Guimond vit et travaille à Montréal.
Entre ses interventions sculpturales urbaines, ses objets plastiques proches des masques et des totems, et ses croisements entre électroacoustique et installations, François Lalumière photographie. Au fil de flânages urbains, il collecte des images, des «motifs» qui ici sont associés en polyptyques horizontaux. « Je tente de concevoir des gammes rythmiques mélodiques ou atoniques avec des respirations (...) Les motifs deviennent ici des mots (...) mes compositions à base d’images forment des phrases infinies avec ponctuation». Finissant du programme Studio Arts de Concordia, l’artiste vit et travaille à Montréal.
Les habitants de la 132 présente l’intimité de gens, pour la plupart âgés, qui ont bien voulu ouvrir leur porte à la photographe Andrée-Anne Savoie lors de ses parcours entre Baie-des-sables et Les Méchins. L’architecture modeste et souvent démodée des maisons que l’on retrouve le long de la route 132 est le point de départ d’une série d’images évocatrices de cette culture côtière. Andrée-Anne Savoie est finissante en photographie au Cégep de Matane.