Entre le documentaire et l’irréalité, ces photographies de Gabriel Jones nous mènent dans des coins perdus du Sud-Ouest américain. Gabriel Jones propose un regard qui s’inspire du « réalisme magique », définit par l’écrivain argentin Julio Cortazar (1914-1989) comme étant une représentation à la fois subjective et objective du monde où la fantaisie et la réalité ne s’opposent pas mais, au contraire, composent un tout indissociable.
«Étranges, intrigants, et à la limite, vaguement inquiétants, les portraits environnementaux de Gabriel Jones tentent d’explorer “l’entre-deux gestes”, cette fraction de seconde où les corps de ses modèles ne sont plus protégés par leur conscience d’eux-mêmes. L’ensemble de sa pratique photographique repose sur cette volonté de rendre tangibles les paroles indicibles du langage corporel en isolant des tranches temporelles extrêmement précises. Traquer la vérité d’un corps, et par ce fait même d’un instant, d’une situation, d’un contexte, d’un état, pendant cet instant où la posture s’affaisse, où le regard se trouble, où la pose se perd. Perte de contrôle ; sur le temps et sur sa propre image. Ces arrêts sur image où peuvent se décortiquer des instants extraits de la banalité de la vie quotidienne, servent la manifestation d’aspects magiques et troubles autrement méconnus ou imperceptibles du réel et ce faisant, subtilement, sa représentation en acquiert une dimension nouvelle, énigmatique et envoûtante, dans l’esprit du réalisme magique.» Myrabelle Charlebois
Photographe professionnel, Gabriel Jones est diplômé du Collège Dawson de Montréal. De nombreux prix (Grafika, Communication Arts et Applied Arts) ponctuent sa carrière. Il collabore régulièrement à divers périodiques canadiens et américains tels Elle Québec, The Globe and Mail et New York Magazine. En 2004, SOMEWHERE ON TIME a été présenté à Québec, en Argentine, à Paris et le sera à Londres.