À la façon du ferrotype mais avec le recours au négatif et à la chambre noire, Marie-Ève Dompierre fixe sur des plaques de fer des portraits de personnages fictifs campés en des temps et des lieux qui semblent révolus ou incongrus. Ces personnages tiennent souvent des poses empruntées qui vont au-delà de leurs déguisements; ils posent souvent des gestes dont la pertinence suit on ne sait quel fil. Leur propre regard est parfois masqué, d’autres fois sollicité ailleurs. Toutes ces situations plantées sur des arrière-plans confèrent une enveloppe intrigante à la scène.
Marie-Eve Dompierre caractérise ainsi ces œuvres récentes : « Bien qu’ayant l’apparence d’images anciennes, il s’agit plutôt de portraits modernes imprégnés de l’essence habitant le ferrotype. Chacune des images comporte un personnage mis en scène dans un univers imaginaire qui lui est propre. Elles sont la résultante d’un transfert onirique entre le présent et le passé, là où des contemporains ont été déplacés dans un monde passé chimérique et trouble. »
Après avoir terminé des études en photographie au Cégep de Matane en 2002, Marie-Eve Dompierre s'associe à d'autres diplômés du collège et fonde l'année suivante le Groupe d'intervention photo-vidéo (GIPV). Le GIPV réalise 40 ans de développement, la péninsule en réflexion, projet qui donnera lieu à de nombreuses expositions. Marie-Eve Dompierre reçoit en 2005 une bourse du Fonds du Bas-Saint-Laurent pour les arts et les lettres pour la réalisation du projet (TRANS.FER). Elle vit et travaille à Montréal.