Avec cette exposition, Denis Rioux interpelle à pas feutrés un public qui doit composer de prime abord avec ce qui peut sembler une absence de sujet. Plusieurs des choses et contextes saisis par son appareil se dérobent d’ailleurs à une désignation spontanée. Il faut donc un peu de temps pour comprendre que c’est à une «surexposition» de motifs, textures et formes que nous convie le photographe. En-deçà de ces clôtures, briques et autres murets minutieusement cadrés et captés, ce «ne pas trop voir» est caractérisé par l’absence d’élément anecdotique pouvant pointer vers une action ou un mouvement quelconque. L’omission de tout quidam visible dans ces cours industrielles et autres lieux blafards va dans le même sens. De surcroît, cette bidimensionnalité atmosphérique s’étend même à une perspective quasi aplanie par de judicieux choix d’angles de vue ainsi que par un éclairage pénétrant et diffus. Faisons-nous à l’idée : la photo est ici affaire de surfaces et se veut hors du temps. C’est ce que Denis Rioux nous fait voir avec clarté et détails.
Le parcours artistique de Denis Rioux s’échelonne sur plus de vingt ans et concerne principalement le médium photographique. Ses œuvres ont été présentées dans le cadre de plusieurs expositions au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde. Il est titulaire d’un doctorat en études et pratique des arts de l’Université du Québec à Montréal (UQAM, 2018). Il vit et travaille à Montréal, sa ville natale.