Elles ont pour nom Bel Azur ou Riviera, Étoile d’Or ou Goëmons-sur-Mer. Enfilade de petites cabines, presque toutes bâties pareilles. Certaines coquettes, avec chaises de bois, galeries de toutes les couleurs, jardinières et cuisinettes. D’autres barricadées, abandonnées. D’autres entre les deux, les propriétaires ne sachant si ça vaut la peine de les rénover mais ouvrant encore une saison, d’une année à l’autre. Entre Berthier-sur-Mer et Miguasha, sur près de mille kilomètres de littoral, elles ont vu disparaître les quais dans les villages et assistent à la multiplication des parcs d’éoliennes. Elles ont combien d’étoiles? Des milliards. Dans le ciel.
Tourné pendant quatre saisons, entre Rimouski et Grande-Vallée. Des gens dont la vie est intimement liée aux poissons. Il y a la mise à l’eau de l’Albatros un matin de printemps à Matane, les mains des femmes dans l’usine à Mont-Louis et les capelans qui roulent sur la plage à Cap-Chat. Les moments présents se superposent aux archives. Parfois on éclate de rire, d’autres fois, c’est la tragédie. Entre les mille gestes de Marielle la poissonnière et les bateaux volants, entre nostalgies et sushis, s’entremêlent mythes et recettes, un ou deux chats et beaucoup de poissons. Pendant qu’il en reste…
La cinéaste Johanne Fournier, originaire de Matane, revient vivre et travailler en Gaspésie en 1997, après avoir exercé son métier de documentariste à Québec et Montréal pendant 20 ans. Elle a collaboré à une trentaine d’œuvres - documentaire, essai, fiction - comme scénariste, réalisatrice et monteuse, notamment en collaboration avec des collectifs de cinéma indépendant. Ses deux films les plus récents, POISSONS (collage) et CABINES, montrent une Gaspésie vibrante, mêlant personnages réels et films d’archives. Présentées dans plusieurs festivals de cinéma et à la télévision, ses oeuvres ont voyagé en France, en Italie et au Japon.