Entre 2017 et 2019, Geneviève Thibault réalise blanc, un projet photographique et sonore qui témoigne du départ des Ursulines de leur monastère situé au cœur du Vieux-Québec. Par la suite, elle réalise une vidéo 360° de la chapelle du monastère afin de permettre à ces religieuses de s’y recueillir à distance. Corps habité rend compte de leurs réactions de visionnement.
Ce projet est lié au questionnement de l’artiste sur la pratique du documentaire. Elle explique : « Contrairement à mes projets précédents, l’habiter n’est pas directement montré. J’explore ici la traduction d’un espace et ce, par différents intermédiaires - la réalité virtuelle, la description verbale, le corps, l’empathie. Le confinement m’a amenée à réfléchir à l’intérieur depuis l’intérieur ».
L’installation est faite de trois projections, d’un faux-plancher et d’un environnement sonore quadriphonique créé par Thibaut Quinchon.
Geneviève Thibault s’interroge sur les soi-disantes frontières entre l’espace public et l’espace privé, le tissu social et le territoire intime. Il s’agit de sa deuxième exposition au centre ; à l’été 2016 elle y présentait En attendant l’été. Elle enseigne la photographie au Cégep de Matane tout en poursuivant une maîtrise en pratiques des arts à l’Université du Québec en Outaouais.
Corps habité a été initié dans le cadre du projet Faire 9 d’Espaces F et approfondi lors de deux résidences à La Bande Vidéo. L’artiste tient à remercier la communauté des Ursulines de Québec pour sa participation.