L’artiste propose un parcours constitué d’objets, avec leur aménagement spatial et leur éclairage, accompagné d’un enregistrement sonore comprenant bruits et extraits textuels. Détournés de leur fonction originelle, plus d’une centaine d’objets trouvés, de brocante ou de récupération, forment le « noyau dur » de l’installation.

Sélectionnés selon leurs propriétés picturales, notamment leur masse et leurs teintes, ou sonores : baril métallique, aspirateur, métronome, clochettes, etc., d’autres liés à la locomotion (vélo exerciseur, béquilles, chambres à air) ou à la communication (casque d’écoute, drapeau de sémaphore, sifflet de navigation), ces éléments ont été choisis en fonction de leur degré de parenté avec un thème privilégié : l’errance, sans fin parce que sans finalité, la quête circulaire du tout et du rien, avec retour obligé à la case-départ et sa reprise ad nauseam.

Revisité et réapproprié par Rodolphe-Yves Lapointe, cet aspect essentiel de l’œuvre de l’écrivain Samuel Beckett se matérialise ici dans l’aménagement de l’espace, le regroupement, la disposition des pièces et la direction d’itinéraire suggéré au visiteur de l’exposition. Le Musée imaginaire de W(urm) s’inscrit dans un vaste cycle de créations multidisciplinaires réunies sous le titre de noma(n)ds’land.

Globe-trotteur et polyglotte, Rodolphe-Yves Lapointe a été tour à tour musicien, journaliste, scénariste et cinéaste, chercheur universitaire, traducteur, comédien, conseiller en communication et directeur artistique. Il se définit lui-même comme « activiste culturel. » Originaire de Matane, il partage son temps entre cette ville, Rimouski et Montréal.