8 secondes. Le temps qu’il faut pour être, pendant un instant, un héros, avant de se retrouver les quatre fers en l’air. Le temps qu’il faut pour lire ces premiers mots. Couché, ce 8 est le signe de l’infini, il veut se faire prier.

Aislinn Leggett a promené sa caméra de 2003 à 2005 dans le circuit du rodéo au Québec d’un patelin à l’autre, elle a cherché à saisir les instants fébriles et les tensions aussi bien que le recueillement et la fraternité qui caractérisent cette confrontation entre l’animal sauvage et cet homme, parfois québécois, harnaché en cowboy. Du printemps à l’automne, il y a plus de 25 rodéos au Québec. De Saint-Tite à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, de Dolbeau jusqu’à Saint-Gabriel de Rimouski, ces audacieux se la jouent nomade et refont l’Ouest. Les photographies argentiques noir et blanc d’Aislinn Leggett, son environnement audio, la projection vidéo et le texte de Madeleine Thien témoignent dans une manière sobre et classiquement moderne de cette culture bien établie sur notre territoire.

Aislinn Leggett termine sa formation en photographie au Collège Dawson de Montréal en 2005. Après quelques expositions collectives dont une participation au Latin American Film Festival de Rhode Island, elle expose en solo à Cuba et à Montréal. l’artiste vit et travaille à Montréal.

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